Maka Kotto JAZZ est une production audacieuse et créative et un projet tout aussi surprenant que peu probable !

​C’est suite à une performance dans le cadre de l’émission En direct de l’Univers que Maka se fait remarquer et rapidement proposer la production d’un album jazz. Avec les encouragements de son entourage, il sort de sa retraite et met ainsi une touche finale à un parcours professionnel et artistique des plus exemplaires.

​À ce beau et immense projet sont venus se greffer des acteurs d’une grande importance : L’Orchestre national de jazz de Montréal, un quatuor à cordes, le chœur Les Voix Boréales, de nombreux choristes, la présence de Terez Montcalm sur un duo et deux réalisateurs, compositeurs et arrangeurs d’exception, soit Antoine Gratton et Taurey Butler.

La production propose 10 pièces originales dont 9 sont signées par Maka lui-même, et 10 reprises qui reflètent bien tout son univers musical de blues et de jazz.

​Il en résulte un double album jazz aux saveurs colorées et douces qu’on découvre à travers des chansons qui sont à la fois joyeuses, réconfortantes et festives et qui mettent en valeur la voix chaleureuse et profonde de son interprète.

Coffret CD double réunissant 20 pièces et totalisant 86 minutes de musique. Livret de 32 pages (20,3 x 20,3 cm) comprenant les paroles, des illustrations et des photos souvenirs de l’enregistrement.

L’ancien ministre de la culture du Québec, Maka Kotto, renoue avec les arts avec un album jazz.

Il a siégé au Salon bleu et à la Chambre des communes, mais c’est derrière le micro d’un studio qu’il se trouve aujourd’hui. L’ancien politicien Maka Kotto renoue avec ses premiers amours pour les arts en lançant l’album «Maka Kotto Jazz», qui propose des reprises et des chansons originales.

C’est après un passage remarqué à l’émission «En direct de l’univers», où il a chanté pour son ami l’humoriste Anthony Kavanagh, que celui qui a notamment été ministre de la Culture et des Communications sous le gouvernement de Pauline Marois a été approché pour la conception de cet album.

«C’est une histoire… si on mettait ça en fiction pour le cinéma, ça paraîtrait faux», répond d’emblée M. Kotto, lorsque questionné sur le processus ayant mené à la création de cet album.

«La dernière fois que (j’avais) chanté en public c’était au collège, au pensionnat, et parallèlement à ça, à l’église. C’était un pensionnat de jésuites français au Cameroun», raconte-t-il. Il a malgré tout accepté le défi de chanter lors de l’émission. C’est alors qu’il a reçu des réactions positives non seulement de l’équipe de l’animatrice France Beaudoin, mais aussi du public.

Sa performance lors de l’émission, en 2019, l’a amené à être interviewé par Paul Houde sur les ondes du 98,5.

«Paul était très enthousiaste relativement à ce qu’il avait écouté et entendu, et me suggéra le premier d’envisager de faire un album, parce qu’il était heureux de m’entendre, et il était convaincu que d’autres seraient également heureux», indique-t-il.

Il a ensuite été contacté par Nicolas Lemieux, le président de la maison de disques GSI Musique, qui lui a proposé de faire un album.

«Ça a cliqué entre nous. Il venait de perdre sa mère, je venais de perdre la mienne. On a parlé de nos mamans, et la complicité est née sur le coup», détaille M. Kotto.

L’album «Maka Kotto Jazz», enregistré avec l’Orchestre national de jazz de Montréal, compte 20 chansons, incluant 10 reprises et 10 chansons originales composées par le chanteur, en anglais, en français et en duala, la langue maternelle de M. Kotto. L’artiste originaire du Cameroun a aussi étudié en France, avant d’arriver au Québec en 1989.

«Le dénominateur commun c’est la joie, la compassion, c’est l’amour, détaille M. Kotto. Il y a des morceaux qui tournent autour du thème de réconfort, relativement à ceux et celles qui nous ont quittés. Ma mère, par exemple, je lui ai consacré une chanson.»

Parmi les reprises, on compte entre autres les morceaux «Imagine», de John Lennon, «La vie en rose» d’Édith Piaf et «On va s’aimer encore» de Vincent Vallières.

M. Kotto interprète aussi la chanson «Fever» en duo avec Térez Montcalm, une pièce qui a une signification particulière pour lui.

«(Fever) c’est le premier morceau que j’ai chanté en dehors du gospel et des spirituals au collège, au pensionnat, disons le premier morceau païen, qui avait remporté un succès monstre devant les camarades du collège», indique-t-il.

«On est artiste pour toujours»

M. Kotto s’est impliqué en politique de 2003 en 2018, autant au sein du Parti québécois au provincial qu’en tant que député du Bloc québécois au fédéral. Durant toutes ces années dans la sphère politique, sa passion pour les arts ne l’a jamais quitté.

«C’est feu Bernard Landry qui m’a attiré en politique, explique M. Kotto. Mais, j’avais déjà plusieurs années d’exercice à titre d’artiste, que ce soit en Europe, en Afrique, ici, et même en Asie. Je me suis toujours promis de revenir à mes premiers amours, c’est-à-dire les arts, une fois que j’aurai fait le tour de ma contribution politique.»

«On est artiste pour toujours. La politique, on peut servir, on tente de (faire) la contribution nécessaire, indispensable. Mais, on ne peut pas se délester de ce qui a primé, c’est-à-dire, dans mon cas, le théâtre, la poésie, le cinéma, la télévision, et la chanson que j’avais délaissée depuis des années, qui est remontée à la surface grâce à l’obstination de Nicolas Lemieux.»

Avant d’entrer sur la scène politique, M. Kotto était comédien. Il a tourné dans de nombreux films, autant au Québec qu’en France.

Selon la réaction du public, il est possible que M. Kotto présente de nouveaux projets artistiques dans les prochaines années.

«S’il y a une suite relativement à cet album, elle va se faire sur les planches», confie-t-il.

Coralie Laplante, La Presse Canadienne, 10 mars 2024