L’auteure, compositrice et interprète Jeanne Rochette accompagnée du pianiste François Bourassa et des musicien(ne)s de l’Orchestre national de jazz de Montréal (ONJ), sont les invités de Aramusique de Repentigny pour un concert lancement du nouvel album sous la direction du chef d’orchestre David Russell Martin
Ce qu’en dit la critique…
JEANNE ROCHETTE AVEC l’ORCHESTRE NATIONAL DE JAZZ | UN CONCERT ÉPIQUE par Jérôme Daviau, Sors-tu.ca
Si la Franco-Canadienne Jeanne Rochette a une carrière florissante en France, elle est moins connue de ce côté-ci de l’Atlantique. Sa dernière apparition sur une scène québécoise remontait à 7 ans, mais elle se rattrapait lors de son spectacle du 24 septembre. Elle sort le grand jeu avec pas moins de 22 musiciennes et musiciens pour l’accompagner.
C’est l’Orchestre National de Jazz (ONJ) agrandi qui est présent avec elle, la section jazz étant complétée par une section de cordes avec harpiste de 14 musiciennes, d’un hautbois et d’un cor français, de quoi bien occuper la scène du Gèsu. En avant donc, Jeanne Rochette a un petit espace où évoluer, coincée entre les premiers violons et les premières rangées. À ses côtés, il y avait l’arrangeur et chef d’orchestre Jean-Nicolas Trottier, ce remarquable musicien que l’on ne cessera de louer pour ces projets ambitieux et sa grande musicalité, que l’on suit de près depuis 15 ans et qui ne déçoit pas.
QUAND LES CORDES ET LA VOIX SE CONCORDENT
Le concert commence en force avec le titre Don Quichotte et c’est là que l’ensemble nous présente son plein potentiel : quand les cordes embarquent, difficile de rester insensible devant la beauté et la puissance émotionnelle d’un tel ensemble. Jeanne Rochette nous embarque avec sa voix claire, son chant tout en justesse, sa diction claire etson répertoire aux accents de chansons réalistes.
En parcourant ses trois albums (Elle Sort, Cachée, La Malhonnête), elle nous propose une épopée en 15 titres. Sur La Mouche, avec l’écriture cinématographique de ce titre et l’orchestre en plus, on avait accès à un goût de comédie musicale du réalisateur Jacques Demy et des arrangements de Michel Legrand. Le Chacha Décomplexé se fait sans honte en duo avec la contrebasse «entreprenante» de Guy Boisvert. Être là revient sur l’arrivée de Rochette au Québec en 2003 et la rencontre de son conjoint, présent sur scène, le pianiste François Bourassa.
Le point fort de la soirée est incontestablement le titre touchant Oualissa, qui s’éloigne du second degré très présent dans les textes de la chanteuse, pour aller dans l’émotion avec une évocation environnementaliste. Cette longue version est ponctuée au milieu par un solo émouvant de contrebasse à l’archet de Guy Boisvert et le morceau est reparti de plus belle avec un échange entre le saxophone alto de Jean-Pierre Zanella et le baryton de Samuel Blais, le tout sous le rythme puissant et précis du batteur Kevin Warren.
Il faut aussi souligner la sonorisation impeccable, tous les instruments sont clairement audibles et on entend parfaitement les textes, ce qui n’est pas si courant de nos jours. Le concert a fait l’objet d’une captation vidéo et a été enregistré en vue de sortir en disque.
Avec le côté théâtral et souvent ironique du répertoire de Jeanne Rochette, la transposition en grand orchestre semblait pleine de potentiel. Avec les arrangements riches et recherchés de Jean-Nicolas Trottier en compagnie des talentueux musiciens de l’ONJ Montréal, c’est une splendide réussite.
DIRECTION MUSICALE | David Russell Martin
VOIX | Jeanne Rochette
PIANO | François Bourassa
SAXOPHONE ALTO ET FLUTE | Jean-Pierre Zanella
SAXOPHONE TÉNOR ET CLARINETTE | Benjamin Deschamps
SAXOPHONE BARYTON ET CLARINETTE BASSE | Samuel Blais
COR FRANÇAIS | Sarah Amharit
HAUTBOIS | Léanne Teran-Paul
VIOLONS 1 | Zoé Dumais, Chantal Bergeron, Marie-Anne Rosankovic, Brigitte Dajczer
VIOLONS 2 | Vanessa Marcoux, Nayiri Piloyan, Pascale Gratton, Brenn Dalle
ALTOS | Lana Tomlin, Marie-Lise Ouellet, Julie Babaz
VIOLONCELLES | Catherine Le Saunier, Loredana Zanca
HARPE | Éveline Grégoire-Rousseau
CONTREBASSE | Guy Boisvert
BATTERIE | Kevin Warren